Gravure
Itinéraire
L’aquarelle est la première étape de mon parcours artistique. Pendant dix années le paysage se révèle source d’inspiration en une interprétation plutôt réaliste.
Puis émerge un questionnement sur ma pratique avec en filigrane une envie de recherche plus personnelle.
Pour un anniversaire, deux amies bien inspirées m’offrent un stage d’initiation à la gravure dans un atelier de l’ancienne usine Perrier à Renens.
La gravure m’a plu d’emblée par la qualité particulière du trait creusé et imprimé par l’encre. De plus, je conserve le papier, matériau que j’affectionne, comme lien continu.
Des cours réguliers à l’atelier Aquaforte de Lausanne pendant un peu plus d’une année constituèrent l’apprentissage de cette technique.
En 2008 j’installe mon propre atelier dans l’ancienne usine de la Filature à La Sarraz.
Je rencontre le peintre Laurent Guenat et je déménage, atelier compris aux Bayards en juin 2015. Six années après, c’est à Ste-Croix que nous avons posé nos valises.
Dans l’intervalle, j’ai suivi un cours de photogravure chez Sabrina Biancuzzi à Paris, puis à Genève à l’Atelier genevois de gravure contemporaine.
Mes expositions les plus récentes ont eu lieu en 2017 à l’Espace culturel Assens puis à la Pension Beauregard, Fleurier en 2018.
Matière et atelier
Au fil de mes lectures je me suis intéressée à la géopoétique du poète-essayiste Kenneth White, une théorie-pratique transdisciplinaire, qui a pour but de rétablir et d’enrichir le rapport Homme-Terre depuis longtemps rompu, avec les conséquences que l’on sait sur les plans écologique, psychologique et intellectuel. Ce champ d’exploration m’accompagne dans mes travaux, notamment dans la réalisation d’un livre d’artiste Topographie de l’intime, enrichi d’un poème de Kenneth White.
Parcourant montagnes et forêts depuis longtemps, de jour et de nuit, je m’abandonne au sentiment enivrant de partager ces lieux, dans un même souffle, avec tout ce qui s’y trouve, animaux, plantes et arbres, rochers et torrents, vent, craquements et murmures. Territoire infini et intime en même temps, j’aime m’y perdre. Mon regard se pose sur un enchevêtrement de lignes, de courbes, suggère des tracés qui deviennent la matière de mon exploration artistique. Creuser le métal, suivre le trait qui dérive, dire les paysages tumultueux, c‘est dans le silence de l’atelier que je tente une narration personnelle des lieux traversés.